Les 4 points clés de la serre sur un toit de la Ferme Ouverte de Saint-Denis (FOSD) : production locale, économie d'énergie, matériaux utilisés pour la construction, irrigation.
La serre est conçue pour une production locale de différentes variétés de tomates (andines cornues, cerises, cœur de bœuf, etc.). La culture sous serre permet d’étendre la période de culture des légumes, d’augmenter les rendements et de limiter les risques de maladies (mildiou par exemple). Les productions seront vendues sur place en vente directe à la ferme et sur le marché de la ville de Saint-Denis.
Les tomates, demandées par les clients, complètent l’offre de la ferme. Il est tout à fait possible de faire pousser d’autres cultures suivant l’évolution des besoins : poivrons, aubergines...
La serre a été conçue avec des bureaux d’études thermiques afin d’être économe en énergie grâce à son lien au bâtiment. Le mur en béton qui remplace la façade nord réduit les pertes thermiques (par rapport à une paroi de serre classique) et stocke la chaleur en journée. Il permet de réduire les consommations énergétiques de la serre d’environ 20% (la simulation thermique donne une réduction de consommation annuelle de 10 kWh/m²).
MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION
La serre, construite par la société Gilloots, sur la base de modèles agricoles standards, a une ossature en acier galvanisé, des parois en polycarbonate et une couverture composée de deux films plastiques de 100μm chacun (double paroi gonflable pour une meilleure isolation).Aucune captation active de CO2 par la serre ou les systèmes de culture n’a été mise en place, celle-ci étant injustifiée compte-tenu de la taille du projet. Ce dernier se concentre sur la limitation de la consommation d’énergies fossiles et donc d’émissions de CO2.
La serre dispose d’un système de ferti-irrigation, c’est-à-dire que l’eau apporte aussi des engrais assimilables par les plantes.
L’enjeu de l’ACV est de comprendre l’impact réel du projet tout au long de sa vie ; de sa conception à son extinction ; et non seulement sur ses consommations énergétiques en cours d’exploitation.
L’ACV prend en compte tout ce qui entre et sort de la serre : les matériaux de construction, les équipements et leur provenance, les ressources nécessaires à la production agricole (pour l’électricité, les mesures sont basées sur les émissions de CO2 liées au mix énergétique utilisé), les légumes produits et les déchets végétaux, le transport jusqu’au point de vente et le travail nécessaire à leur production.
Le système de monitoring est composé de différents capteurs pour relever notamment les informations climatiques (température intérieure, extérieure, hygrométrie, ...), les consommations énergétiques (calorimètres en entrée et sortie de chaudière) et les consommations d’eau. Il comprend aussi une balance pour peser la production et les déchets et, enfin, des fiches de suivi remplies avec toutes les informations mesurées précédemment ainsi que le temps de travail dans la serre.
Selon les cas, les données sont collectées automatiquement en continu (toutes les 5 à 10 minutes) ou renseignées par les équipes au moins une fois par jour. La possibilité d’avoir une collecte automatique des données plusieurs fois par heure est en cours d’étude.
L’ensemble - la Halle et la Serre - dépend de l’électricité et du gaz de ville pour son chauffage. Pour autant, les besoins de la Halle sont limités grâce à la serre positionnée juste au-dessus. Les besoins de cette dernière sont faibles, car elle bénéficie de la chaleur résiduelle de la Halle et du mur en béton sur sa face Nord qui limite les pertes et emmagasine la chaleur en journée.
La Halle et la Serre présenteront toujours des émissions de CO2, mais celles-ci seront grandement réduites. Ce projet vise à améliorer l’existant sur des bâtiments en rénovation et à proposer des pistes d’optimisation pour des projets neufs.
L’accompagnement, par les Jardins de Gally, a pour objectif la mise en place de fermes urbaines durables, pérennes, économiquement viables et répondant à de réels enjeux et besoins locaux.
Les Jardins de Gally accompagnent les porteurs de projets, publics comme privés, dans la définition des usages, des activités voulues sur la ferme, puis dans le dimensionnement de celle-ci. Leur intégration dans le contexte urbain aussi bien d’un point de vue paysager, fonctionnel qu’architectural, est étudiée. Chaque analyse se fait au cas par cas, afin d’inscrire le projet dans son contexte spécifique.
Le programme GROOF le montre bien : 4 serres conçues par les mêmes équipes, avec les mêmes exigences, mais dans des contextes et des objectifs différents, ce qui donne 4 serres très différentes ! Les Jardins de Gally peuvent aller jusqu’à la recherche et la formation du futur exploitant.